Le coup d'Etat
L
a vaste purge engagée par le pouvoir après le coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016 se poursuit en Turquie. Le procès monumental de 330 personnes, accusées de près ou de loin d'avoir participé au putsch, a débuté fin février à Ankara. Depuis le 15 juillet, plus 41 000 personnes ont été arrêtées et plus de cent mille Turcs ont été renvoyés ou suspendus. Ce mouvement s'étend à tous les secteurs de la société, de l'armée à l'éducation en passant par les médias et la justice. Le régime accuse la confrérie de l'imam Fetullah Gülen, exilé depuis 1999 aux Etats-Unis, d'être à l'origine de la tentative de ce coup d'Etat. Une chasse aux sorcières a été lancée envers ses partisans, réels ou supposés. Face à cette répression tous azimuts, l'Union européenne est bien silencieuse. Ankara a plusieurs fois menacé de rompre l'accord signé avec l'UE en mars 2016, qui prévoit le renvoi en Turquie de tous les migrants en Grèce depuis ses côtes. Dans ce dossier, décryptez l’évolution de la situation politique en Turquie grâce à des articles, des interviews et des reportages.