Pourtant, 2% seulement de ces vêtements seront donnés aux nécessiteux. Le reste part aux quatre coins du monde. Ce commerce méconnu, qui pèse autour de 5 milliards d’euros découle d’un constat simple, expliqué clairement par une haute responsable d’Emmaüs : le nombre de vêtements dépasse le nombre de nécessiteux. Alors, les associations caritatives les revendent en masse sur les marchés internationaux, afin de se financer.
Au cours de leur deuxième vie, ces vêtements transiteront par des dizaines de mains au gré des continents. En Lombardie, chez Khalid Zeki, qui travaille au noir pour une entreprise privée de collecte de vêtements usagés. En Tunisie, dans une immense usine où plus de 1000 ouvrières trient et empaquètent vêtements et chaussures venus d’Europe. Chez des collectionneurs de fripes Moez ou des stylistes qui les revendent à prix d’or dans leur boutique branchée à Paris…
De Sandro Lutyens et Hamdi Tlili – EMP et Ja’ou Prod - France 2018