Dimanche soir, une voiture piégée a explosé contre un bus municipal dans le quartier très fréquenté de Kizilay à Ankara. Selon les autorités, au moins trente-six personnes sont mortes et 71 étaient toujours hospitalisées lundi matin. Parmi elles, figurent de nombreux étudiants et un des auteurs. L’attentat n’a pas encore été revendiqué mais dès lundi, l’aviation turque a bombardé des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.
C’est la deuxième fois en moins d’un mois que la capitale turque est visée par une attaque. Le 12 janvier, un attentat-suicide dévastateur à Istanbul a coûté la vie à dix touristes allemands et dont l’auteur a été identifié par les autorités turques comme un membre de l'organisation terroriste Etat islamique.
Depuis quelques mois, l’atmosphère est tendue en Turquie. La fin du cessez-le-feu, à l’été 2015, a marqué un regain de tensions entre Ankara et le PKK. Après avoir subi de lourdes pertes et perdu sa majorité absolue lors du précédent vote en juin, le parti de la justice et du développement AKP a triomphé lors des élections législatives du 1er novembre 2015. Plusieurs attentats à la bombe avaient secoué le pays avant ce scrutin, qui s’est déroulé dans un climat de violence. Les tensions entre l’AKP et le Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde, ont été ravivées.