Dans la nuit du 2 au 3 octobre, l'hôpital de Médecins sans Frontières a été bombardé, à Kunduz. Le bilan, qui ne cesse de s'alourdir, fait état de dix-neuf morts, dont des employés de l'ONG, et de dizaines de personnes grièvement blessées. L'aviation américaine serait responsable de cette frappe.
C'est pourtant avec l'aide de l'armée américaine que l'armée afghane a repris jeudi 1er octobre aux talibans la ville de Kunduz, à l'issue de violents combats nocturnes. Trois jours plus tôt, les rebelles n'avaient eu besoin que de quelques heures pour s'emparer de ce verrou stratégique de 300 000 habitants situé au nord du pays, sur la route qui relie Kaboul au Tadjikistan. L'occupation de Kunduz par les talibans, une première depuis 2001, a poussé des milliers d'habitants à s'enfuir face à la perspective d'un retour au régime fondamentaliste que les miliciens islamistes avaient mis en place à l'époque où ils dirigeaient l'Afghanistan, de 1996 à 2001.
Face à la gravité de la situation, l'armée américaine s'est résolue à épauler l'armée afghane, alors que les treize mille soldats occidentaux encore déployés dans le pays sont surtout censés se limiter, depuis le retrait des forces de combats de l'Otan en décembre dernier, à conseiller et former leurs homologues afghans. Mais fin 2016, les forces armées internationales devront quitter l’Afghanistan et les forces afghanes vont devoir affronter seules des talibans revigorés, dont le nombre d’attaques n’a cessé de croître au cours des derniers mois. Notre dossier sur le casse-tête afghan.