Le 26 octobre, dix ans après les émeutes en banlieue en France, le Premier ministre Manuel Valls et 17 membres du gouvernement ont confirmé toute une série de mesures pour combattre l'"apartheid social, territorial et ethnique" qui règne selon lui dans les banlieues populaires françaises. Des annonces qui avaient déjà été faites en mars : combattre la discrimination à l’embauche avec une campagne de "testing", équiper les forces de l’ordre de "caméras piétons" ou obliger les communes récalcitrantes à tenir leurs obligations en matière de construction de logement social.
Fin 2005, le monde entier avait les yeux braqués sur la France. Vu de l'étranger, le pays semblait à feu et à sang. Le 27 octobre, la mort de deux adolescents électrocutés dans un transformateur électrique de Clichy-sous-Bois lors d'une course-poursuite avec la police avait provoqué de nombreuses émeutes dans les quartiers de plusieurs banlieues. Si bien que le gouvernement décrétait l'état d'urgence le 8 novembre, une première sur le territoire métropolitain. Quelques mois plus tôt, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, tout juste nommé, était en visite à la cité des 4000 à La Courneuve, où un jeune garçon avait trouvé la mort au pied de la barre d'immeuble Balzac, tué par une balle perdue. Sarkozy lançait alors cette phrase devenue célèbre : "On va nettoyer la cité au Kärcher".
Depuis, la barre Balzac a été démolie. Les deux policiers accusés de non-assistance à personne en danger dans l'affaire des deux adolescents de Clichy-sous-Bois ont été mis hors de cause. Mais la situation de ces quartiers n'a guère changé depuis dix ans...